Aprés la mort de son marie, en 1788, Louise de Las De Prie poursuit, seule, l'exploitation de la forge d'Imphy et, lorsqu'en 1810, une loi intervint qui faisait obligation aux maitres de forges de soliciter de l'administration le maintien en activité de leurs établissement, c' est la "Veuve Dubourg" qui adressa, à la préfecture de la nievre, sa demande en rappelant à l appui que "les forges d'imphy existent de temps immémorial et qu'elle fabriquaient des ancres pour la marine..."
Elle céda l'exploitation de l'usine à Louis Boigues.C'etait en 1816.
LOUIS BOIGUES
Louis Boigues avait 25 ans lorsque son père, qui dirigeait un comptoir métallurgique à Paris, s'implanta dans la Nievre ou il se rendit acquéreur au domaine de Chambon, prés de Saint Pierre le Moutier. L'active participation de Louis Boigues à la marche de l'affaire paternelle dans laquelle il avait fait ses débuts dés l'âge de 12 ans allait lui donner un rôle prepondérant dans la famille.
il était de régle, à cette époque, afin de s'initier aux secret de la fabrication du fer et de l'acier,de se rendre en Styrie et en Carinthie (autriche). Louis Boigues n'echappa pas a la régle. et , ainsi que l'avait fait Wendel,Rambourg et bien d'autre noms illustre de la corporation, il entrprit ce voyage à la suite duquel il s'interressa à la tôlerie de Dillingen, dans la Sarre. Mais les traités de 1815 l'obligèrent à transférer ses installations en France.
LE DESTIN D'IMPHY
C'est ici que se joua le destin de la vielle forge d'Imphy qui n'occupait plus alors qu'une vingtaine d'ouvriers. D'abord interessé par l'utilisation d' une usine créée par George Duffaud, à Montataire, Louis Boigues porta finalement son choix sur la forge nivernaise que la marquise Dubourg avait proposé à bail à des industriels locaux afin de s'en décharger.Associé à Guérin et Debladis, Louis Boigues transférait alors à Imphy la tôlerie de Dilligen
Rachetée à sa propriétaire et mise en société, l' usine fut équipée de nombreux laminoirs à tôles mus par une machine à vapeur qui fut, parait-il, la plus puissante de France jusqu'en 1837.
Parti de 20, l'effectif passa rapidement à 450 ouvriers. L'installations d'une fonderie de cuivre procura de nouveaux débouchés à l'usine. Sa production, d' aprés le rapport du jury départemental du 31 juillet 1819,atteignait 300.000 Kg consistant en planche pour la chaudronnerie et en feuilles "propre aux doublages des navires". Cette meme année le jury de l'exposition des produits de l'industrie française constate que cet établissement "presente un grand développement d'industrie" et lui decerne deux medaille d'or
A l'exposition de 1834, le jury récompense "l'admirable usine d'Imphy" qui merite "plus que jamais une nouvelle médaille d'or pour l'ensemble de ses produits" .
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Vue panoramique d' Imphy. |
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Laminoir à froid. |
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Laminoir à chaud. |
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LA COLONNE DE JUILLET
Il est vrai qu'on avait mis au point, à Imphy, en 1831, la fusion du laiton au four à réverbére et le laminage du bronze.
L'établissement avait soumissionné et obtenu l'adjudication des travaux d'erection de la colonne de Juillet. C' est une loi du 9 mars 1833 qui ordonna l'installation du monument sur la place de la Bastille en l'honneur des citoyens morts pour la patrie dans les journées des 27,28 et 29 juillet 1830.Le premier plan, dessiné par Alavoine, prevoyait que la colonne serait entierement unie, mais le successeur, Due, voulut faire sculter des ornements Imphy, n'étant pas outillé pour ce travail, confia l'affaire à des sous-traitants et les travaux, qui traînerent en longueur, se soldérent par une perte considérable pour l'usine: 300.000 F
LA VIE DES OUVRIERS
Parler des salaires de cette époque ne peut donner une idée précise du niveau de vie des travailleurs. On sait néanmoins que "l'acroissement des salaires en 1835 provient de ce que les fabrications ayant beaucoup augmenté et le ouvriers étant payé à la tâche, leur paye se trouve naturellement plus élevée".
Si, à Imphy comme à fourchambault, on cherche à faire du travailleur un ouvrier-paysan cultivant son champ et sa chenevriere, il faut noter, à l'actif de la société, la construction de "caserne" abritant quelque soixante dis familles.
En 1836, une caisse de secours et constituée. Le fonctionnement en est simple : chaque souscripteur verse un franc par mois, et en cas de maladie, reçoit quinze franc par mois pendant un laps de temps équivalent à l'appartenance du mari à l'association, à moins qu'elle ne convole en de nouvelle noces.
En dix ans une petite cité industrielle a été édifiée, apparamment trés prospére.
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LA RENCONTRE AVEC GEORGES DUFFAUD
Cette ère de prospérité fut le fruit de la collaboration entre Louise Boigues et Georges Duffaud.
de sept ans plus âgé L.boigues, G.Duffaud était né à Nevers en 1777. Son Pére était au service de Babaud de la Chaussade, seigneur de Guérigny, grand industriel qui eut au XVIIIe siécle une influence considérable sur la métalurgie de la région. Lorsque l'établissement de Guérigny fut vendu à louis XVI, en 1781, le père de Duffaud s'installa à la forge de Beaumont la ferrière . Nézet élevé dans les forges,Georges Duffaud y avait un destin tout tracé, et de trés nombreux documents attestent de l'importance du rôle qu'il joua dans l'industrie du fer.
En 1819, lors de l'exposition de l'indiustrie nationale, il reçut une médaille d'or et la légion d'honneur. Le grand savant Chaptal pouvait lui ecrire: "Vous avez tanr fait pour la fabrication du fer que son amelioration en tout genre forme votre apanage"
BOIGUES ET CIE
Imphy, Grossouvre, Fourchambault, La Guerche, Torteron, Feularde, telle est la liste, au demeurant incomplète, des usines que Louis Boigues, député de la Nievre de 1828 à 1838, prit pour champ d'action danc le nivernais.
A sa mort, en 1838 , il laissait à l'âge de cinquante et un ans,quatre frères et soeurs qui formerent la société en noms collectif "Boigue et Cie"
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